La Symphonie des brigands
Lobster Films

La Symphonie des brigands

(The Robber Symphony)

Friedrich Feher

  • 1936
  • Grande-Bretagne
  • Film musical
  • 1h36mn
  • VF
  • Noir et blanc
Première mondiale
Nouvelle restauration
Dans une petite ville d'Europe centrale, des brigands ont caché leur butin dans l'orgue de Barbarie d’un modeste trio de chanteurs ambulants, à leur insu. Soupçonné, le petit garçon de la troupe s’enfuit à dos d’âne avec l’orgue. Le chef des voleurs, « le diable noir », se lance à sa poursuite à travers les Alpes.
Comédien et homme de théâtre (il dirigea le théâtre Renaissance viennois jusqu’à l’arrivée des nazis), Friedrich Feher tourna cette Symphonie des Brigands en quatre mois et en réalisa deux versions – française et anglaise, en 1936, entre l’Autriche, la Yougoslavie, le Mont Blanc et l’Angleterre. Ce sera un échec commercial à sa sortie, marquant la fin de la carrière du cinéaste. Feher en était l’homme-orchestre au sens propre : avant même de réaliser le film et d’y faire l’acteur, il avait composé et dirigé la partition de cette fantaisie hybride où l’opérette viennoise gagnée par l’esthétique du Cabinet du Docteur Caligari (dans lequel il joua), rencontre la loufoquerie des Marx Brothers et la poésie proto-dada déjantée d’Alfred Jarry. Michael Powell adorait tellement le film qu’il s’en inspira avec son collaborateur Thomas Beecham pour Les Contes d'Hoffmann (1951), lui en empruntant la magie de sa mise en scène-pantomime. Ce conte pour enfants emporté par le burlesque brille par sa musicalité permanente, un ailleurs aérien qui renvoie à la poésie de l’imaginaire d’un René Clair. Comme l’écrivit André Magnan en 1952, voici « un bijou de glace, de neige et de soleil, à travers lequel nous regardons danser les sept couleurs de la joie de vivre ». Feher tire une éclatante leçon de son expérience dans l’Expressionnisme. Il en reprend les codes en les sonorisant : l’ouïe est aspirée par les bruits étranges, mugissements du vent, orgue et aboiements amplifiant la chorégraphie du muet pour les tirer vers les arcanes du rêve. Ceci n’est pas un film. C’est un sortilège.

Séances

18/09 • 17h00 • Salle 300
Séance en partenariat avec Lobster Films
Séance présentée par Serge Bromberg
Copie restaurée par Lobster Fims en 2022 avec le soutien du Centre National du Cinéma et de l'Image animée (CNC), du Fimarchiv Austria et d'Alain Gedovius

Billetterie

Crédits

  • Avec : Françoise Rosay, Magda Sonja, Hans Feher, George Graves...
  • Scénario : Friedrich Feher, Jack Trendall
  • Photographie : Ernö Metzner, Eugen Schüfftan
  • Musique : Friedrich Feher, Alfred Tokayer
  • Production : Friedrich Feher, Robert Wiene, Jack Trendall