Focus Victoria Abril

Née Victoria Mérida Rojas le 4 juillet 1959 à Madrid, Victoria Abril pratique passionnément la danse classique. Sur les conseils de son professeur de danse, Victoria fait ses débuts d’actrice en 1975 dans Obsession de Francisco Lara Polop, mais c’est après son apparition dans La Rose et la Flèche de Richard Lester qu’elle se baptisera Abril. Elle explose en 1977 dans Cambio de sexo (Je veux être femme) de Vicente Aranda. Tout en continuant à tourner pour le cinéma pour des réalisateurs aussi prestigieux que Manuel Gutiérrez Aragón ou Carlos Saura elle poursuit une carrière d’animatrice à la télévision espagnole. Dès 1990, Almodovar en fait l’une de ses muses : dans Attache-Moi, fabuleuse histoire passionnelle et sexuelle, entre domination et libération, son duo avec Antonio Banderas emporte tout sur son passage. Après Talons Aiguilles, elle fera une superbe méchante dans Kika. Mais cette collaboration tend à en éclipser une plus essentielle encore, sa rencontre avec Vicente Aranda, avec lequel elle tournera dix films jusqu’en 2005. Pour son Amants, elle remporte l’Ours d’argent en 1991. En 1996 elle reçoit le Goya pour Personne ne parlera de nous quand nous serons mortes de Agustín Díaz Yanes.

Parisienne dès les années 80, entre cinéma espagnol et cinéma français, elle fera régulièrement résonner son délicieux accent chez nous. Elle restera l’inoubliable Belle de La Lune dans le caniveau (1983) de J.J. Beineix. Après une carrière riche et éclectique, elle disparaît progressivement du cinéma à l’aube des années 2010, mais participe à des séries et téléfilms. Parallèlement elle poursuit une carrière de chanteuse depuis 1979 et monte parfois sur les planches : elle a joué cette année dans Drôle de genre de Jade-Rose Parker au Théâtre de la Renaissance.

Victoria Abril passe d’un registre à l’autre avec une aisance ébouriffante, sombre ou lumineuse, bouleversante ou désopilante... et dégageant sensualité insensée et pulsion de vie. Ses interprétations dépassent du cadre et viennent cueillir le spectateur hors du siège. Victoria, on vous aime !