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Les Mille et Une Nuits

Les Mille et Une Nuits

(Il fiore delle Mille e una notte)

Pier Paolo Pasolini

  • 1974
  • Italie, France
  • Conte érotique
  • 2h35mn
  • VOSTF
  • Couleur
Pasolini adapte à sa manière les célèbres contes pleins de sortilèges et de péripéties amoureuses et érotiques, conservant leur structure gigogne, avec comme fil rouge, les aventures de Noureddine à la recherche de sa compagne Zoumourrhoud.
Rien de plus troublant que de se souvenir: un an avant le brûlot et ultime film que fut Salo, Pasolini offrait avec ce troisième volet de la Trilogie de la vie son œuvre la plus lumineuse, sublime ode aux plaisirs charnels où le corps juvénile se fait autel. Sans jamais renier son univers, le cinéaste insuffle une féerie inédite aux Mille et Une Nuits qui tient tout autant aux génies des contes qu’au merveilleux de l’innocence sexuelle retrouvée.

Kirill Serebrennikov

Pier Paolo Pasolini est devenu pour moi l'un des principaux apôtres du cinéma. Poète du cinéma, philosophe, théoricien de l'art. Sans Pasolini tout le cinéma moderne aurait été complètement différent. Même maintenant, quand vous regardez ses films des années 60-70 vous ne croyez pas qu'ils ont été réalisés il y a plus d'un demi-siècle.

Les films de Pasolini sont constitués d'une sorte de substance odorante et rugueuse et ont des propriétés aphrodisiaques.

Pasolini évitait le plus souvent les acteurs (bien qu'il ait travaillé avec les divas de son époque - Anna Magnani et Maria Callas), il filmait de vraies personnes, il était attiré par la vraie vie, mais dans ses films cela devenait toujours de la poésie. Tous ces garçons, les ouvriers du port, les alcooliques et les proxénètes, les prostituées et les révolutionnaires deviennent des héros épiques dans le monde de Pasolini.

Notre programme est constitué du film réalisé d’après les contes arabes et persans Les Mille et une nuits, la troisième partie de la « Trilogie de la vie », qui comprend en outre « Le Décaméron » (1971) et « Les Contes de Canterbury » (1972). Dans ce film, Pasolini raconte ces anciennes légendes avec une telle ferveur, une telle passion et une telle vérité qu'on croit immédiatement à l'authenticité de ce qui se passe. Après la « Trilogie de la vie », le réalisateur traverse une crise créative. Il a été écrasé par l'harmonie du « monde joyeux » qu'il a lui-même créé.

Pasolini a écrit l'article « Le renoncement à la trilogie de la vie », s'accusant lui-même et tout son entourage de conformisme par rapport à la réalité. Il conçut un nouveau cycle, la « Trilogie de la Mort », qui resta inachevé. Mais, d'une manière ou d'une autre, dans son cinéma poétique Eros est toujours présent aux côtés de Thanatos. À la fin de sa vie, Thanatos l'emporte (le film « Salo, ou les 120 jours de Sodome »), et Eros s'essaie aux visages de la mort. Mais dans le film « Les Mille et une nuits » c’est le contraire.

C'est un hymne absolu à la vie et une fête de la passion qui fait reculer la mort.

Séances

08/09 • 20h30 • Salle 100

Crédits

  • Avec : Ninetto Davoli, Franco Citti, Tessa Bouché, Margaret Clementi
  • Scénario : Pier Paolo Pasolini, Dacia Maraini
  • Photographie : Giuseppe Ruzzolini
  • Montage : Nino Baragli, Tatiana Casini Morigi
  • Musique : Ennio Morricone
  • Production : Alberto Grimaldi