La Colline a des yeux 12

La Colline a des yeux

(The Hills Have Eyes)

Wes Craven

  • 1977
  • États-Unis
  • Horreur
  • 1h29mn
  • VOSTF
  • Couleur
Une famille d’Américains moyens partis se ressourcer en Californie prennent un mauvais raccourci dans le désert du Nouveau Mexique. Coincés par un accident, ils se retrouvent confrontés à une famille de cannibales vivant aux alentours.
Le cinéma de Craven a toujours été politique, et ce grand film de rednecks dégénérés, avec ces monstres comme autant de déchets oubliés par une Amérique capitaliste et avide d'essais nucléaires, en est la preuve. Troisième long métrage de Craven, hanté par la guerre du Vietnam, La colline a des yeux conserve toujours son impolitesse de sale gamin, sa saleté, et sa fascinante sauvagerie qui se nourrit tout à la fois de barbarie et de grotesque.

Noémie Merlant

La version de 1977 m'a plus marquée que le remake. Peut être parce que je l'ai vue petite, avec ma sœur, toujours. Pourtant le remake est considéré comme meilleur, et avec le recul je pense qu'il l'est. Mais il y a quelque chose, dans l'atmosphère des années 70 et le côté série B horrifique qui me touche davantage ici. Et puis c'est facile de faire mieux quand quelque chose existe et que la base est bonne.

Ces monstres-ci sont méchants et cannibales. Ils ont des noms de planètes et vivent dans le désert. Ils cherchent avec des jumelles de la chair fraîche. Et quand on vient sur leur territoire on ne leur échappe pas.

Je me souviens de plusieurs parties avec un retournement qui pour moi était jubilatoire. De la vengeance, de l’autodéfense ! J'aime, dans les films d'horreurs quand le tueur lui aussi se retrouve à avoir peur.

Je trouve que les femmes sont intéressantes dans ce film et cela m'avait beaucoup plu. Il y a des clichés, des hommes misogynes et des femmes "pleurnichardes" mais ce sont quasi toujours celles qui trouvent les solutions pour s'en sortir. Celles qui sauvent!

J'aime comment la tension est amenée, et puis l'attente… Jusqu'à la fin on ne sait pas qui va s'en sortir. Tout ça saupoudré de boyaux, d'hémoglobine, de scènes cultes comme celle du père idiot qui se transforme en torche humaine et, telle une merguez trop cuite, rend son dernier souffle… un brin grotesque. Et un chien qui défonce un sadique pour sauver et venger sa famille !

L'image est un peu dégueulasse mais j'adore ! Du zoom à gogo, la caméra qui bouge, un montage foutraque, des effets spéciaux et costumes un peu grotesques, il ne fait pas vraiment peur mais finalement ce n'est pas ça que j'aime et attend du film. C'est l'atmosphère, la tension, la bande son qui m'avait marquée : j'arrivais à sentir le désert et le frisson. Ce film est dégueulasse et délicieux à la fois. Puis, il y a Michael Berryman qui y est assez génial. L'acteur souffrait d'une maladie génétique, le syndrome de Christ-Siemens-Touraine, il était "naturellement prédisposé" à jouer des rôles de monstres par son physique difficile. Je le trouve extraordinaire.

Séances

08/09 • 21h30 • Salle 300
Séance présentée par Noémie Merlant

Billetterie

Crédits

  • Avec : Susan Lanier, Robert Houston, Dee Wallace-Stone, James Whitworth, Michael Berryman...
  • Scénario : Wes Craven
  • Photographie : Eric Saarinen
  • Montage : Wes Craven
  • Musique : Don Peake
  • Production : Peter Locke, Kurt Tarvis