« L’artifice comme source de vérité » Le sous-titre du mémoire qu’Alexis Langlois consacre à Magdalena Montezuma, égérie de Werner Schroeter, en dit assez sur ce qui va suivre. Dès son premier long métrage Mascarade (2012), il impose un univers personnel outrageusement queer que développera Fanfreluches et Idées noires (2016), tourné en plein after, ode à la marge et à l’insoumission. Un pas de plus dans l’activisme coloré : ce sera De la terreur, mes sœurs ! (2019) avec ses quatre amies trans qui fantasment une vengeance contre des méchants transphobes aussi ridicules que les valeurs qu’ils incarnent. À ton âge le chagrin c’est vite passé (2016) récit d’une rupture adolescente, revisite la comédie musicale façon Demy/Legrand à l’ère contemporaine.
Après la mise en abyme déjantée des Démons de Dorothy, Alexis Langlois vient de présenter son premier long métrage à Cannes, s’attachant au destin survolté de la diva pop Mimi Madamour, de la gloire à la déchéance : Les Reines du Drame, perle camp débordante d’énergie. Régie par la pulsion rageuse du fantasme et du rêve, la galaxie Alexis Langlois exorcise les peurs de rejet social ou sexuel en un attentat esthétique essentiel.