Nul besoin de consulter les oracles ou de tergiverser : il sera bien là. Nous avons tout vu : dès que vous vous êtes jetées et jetés sur le catalogue — oui, oui celui que vous avez dans les mains actuellement, vous avez cherché où se trouvait notre ami ! Eh bien, vous êtes à la bonne page. Et comme les dernières années il va réitérer son fabuleux numéro comico-cinéphile, avec son compère Sylvain Perret, ce duo digne de Jean Yanne et Paul Mercey. Chaque année nous nous demandons bien comment réinventer la bio de Christophe Bier, et comme nous sommes un peu fainéants, rien n’a changé.
Christophe Bier reste toujours le même, bénéficiant de l’éternelle jeunesse grâce à son élixir secret, son amour de l’érotisme et son intarissable curiosité. Si vous vous posez une question sur le cinéma français le plus transgressif, le plus obscur et le plus caché, nous aurions envie de répondre : "Il faudrait demander à Christophe Bier", tant il est une mémoire du cinéma, un aventurier du film perdu, celui qu’on cache sous le manteau, celui qu’on a oublié, qu’on a méprisé —parce que scandaleux, parce que pas respectable aux yeux des braves gens. Rien d’étonnant, dès lors, à ce qu’il nous régale régulièrement sur France Culture de ses chroniques dans "Mauvais genres", l’émission qui porte bien son nom. Spécialiste du bis comme du X, on lui doit notamment la direction du Dictionnaire des films français pornographiques et érotiques, ouvrage définitif en la matière. Historien du cinéma, réalisateur, romancier, il est également acteur, autant chez Jean-Pierre Mocky – qu’il imite d’ailleurs à la perfection – que chez John B. Root – qu’il imite moins. D’ailleurs, ne l’aperçoit-on pas cette année dans le Dragon dilatation de Bertrand Mandico ? Quatre ans déjà et l’ensorcellement dure, place au Monsieur Loyal du cinéma abyssal !